Chicago hebdo Les cours baissent à l'issue d'une semaine chargée

« Entre l'actualité politique et le rapport du ministère de l'agriculture (USDA), il s'est passé beaucoup de choses cette semaine », a résumé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. « Et dans l'ensemble, les nouvelles étaient mauvaises pour les cours des produits agricoles. » Comme sur la plupart des actifs, les investisseurs agricoles ont été secoués par l'élection largement inattendue du républicain Donald Trump à la présidence américaine, même si ce résultat est vite apparu largement moins catastrophique que prévu pour des marchés qui avaient pourtant semblé acquis à la démocrate Clinton. Certes, les Bourses ont vite repris pied et l'appétit pour le risque est revenu, mais « l'une des conséquences a été un net renforcement du dollar », a souligné M. Nelson. « Cela a rendu les produits américains plus chers à l'exportation et c'est défavorable aux cours. »

Reste que c'est surtout l'actualité spécifique à l'agriculture américaine qui a plombé les cours car, dans un rapport mensuel toujours très attendu, l'USDA a fait état mercredi de prévisions « nettement défavorables », selon les termes de M. Nelson. Le ministère a relevé ses prévisions sur la production américaine de maïs et de soja ainsi que sur l'état des réserves d'ici l'été prochain, ce qui a pris de court des analystes qui ne s'attendaient pas à des relèvements aussi marqués de l'offre. Pire encore, l'USDA a aussi accru ses prévisions d'offre pour le reste du monde, privant le marché d'une consolation. « Désormais, il y a plus de soja à utiliser dans le monde que l'an dernier », ont souligné dans une note les experts de la maison de courtage Allendale. « Autrement dit, on ne peut plus affirmer que l'offre mondiale se resserre malgré la hausse aux États-Unis. »

Les exportations américaines de soja auront du mal à tenir le rythme

Les cours du blé étaient moins concernés ce mois-ci par ce rapport mais ont tout de même souffert de réserves également revues en hausse aux États-Unis. « Maintenant que le rapport de novembre est enregistré et que l'élection présidentielle la plus clivante de l'Histoire américaine est derrière nous, les esprits vont pouvoir se calmer sur les marchés agricoles », a écrit Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors. « Ils vont pouvoir se concentrer sur ce que le gouvernement Trump a proposé et sur la demande », a-t-il enchaîné, prévenant que les exportations américaines de soja auraient du mal à tenir le rythme au moment où l'Argentine et le Brésil vont prendre le relais.

En effet, l'attention se porte sur l'Amérique du Sud, au moment où sont semées les cultures de maïs et de soja et où les agriculteurs locaux comptent bien faire oublier une année 2015/2016 qui avait été catastrophique. Pour le moment, « la météo continue à sembler favorable au Brésil », même si le temps est moins bon en Argentine avec des précipitations excessives, a rapporté M. Nelson, y voyant donc peu de chances dans l'immédiat de relancer les cours américains.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,4025 dollars contre 3,4875 dollars en fin de semaine précédente (- 2,44 %). Le boisseau de blé pour décembre, lui aussi le plus actif, s'échangeait à 4,0300 dollars, contre 4,1425 dollars auparavant (- 2,72 %). Le boisseau de soja pour janvier, là encore le plus échangé, coûtait 9,8600 dollars contre 9,9075 dollars précédemment (- 0,48 %).